comportement ambastaia sidthimunki

Un petit retour d'expérience sur le comportement "territorial" de mes botias.
Le bac accueille 4 individus (c'est peu, j'en ai conscience, j'attends toujours la réponse de mon animalerie pour en avoir d'autres, si possible pas trop jeunes).

Pour l'instant donc, il y a une grosse femelle aux motifs très marqués, que j'appellerai botia A par souci pratique. 
Une autre grosse femelle (un peu moins grande), botia B.
Une troisième femelle (mais j'ai un doute pour le sexage) assez mince, botia C.
Et un petit mâle, botia D.

Botia A est logiquement la dominante du groupe. Elle n'est pas associable mais passe sa vie à se prélasser sur les feuilles d'un grand anubia, dans le coin arrière gauche du bac. Si un congénère vient l'y embêter, elle le poursuivra sur une très courte distance. Disons qu'elle a des "reposoirs attribués"... Elle ne nage pratiquement que pendant les nourrissages (durant lesquels elle s'empiffrent littéralement), ou pour changer de "feuille reposoir".

Botia B est une femelle très sociable, qui joue beaucoup avec ses congénères. Son territoire est situé juste devant celui de Botia A, sur une petite plage de sable, à l'ombre d'une grande fougère de Java. Lorsqu'un autre botia y pénètre, elle le poursuit mais sans trop insister. 

Botia C est une femelle (je crois ?) particulièrement peu sociable. Elle s'isole presque en permanence sous une racine, dans la partie ombragée du bac (à droite). Elle ne tolère pas du tout les entrées sur son territoire, et poursuit longuement et violemment tout autre botia qu'elle y rencontre. Sinon elle est plutôt discrète. Lorsque j'approche mon doigt de la vitre à la hauteur du substrat, elle prend cela pour une potentielle intrusion et sort de sa caverne pour venir voir, puis retourne à ses occupations. 

Botia D est un petit mâle assez mince, qui n'a pas de territoire à proprement parler. Cependant il fréquente plutôt la partie gauche du bac, car Botia A tolère les intrusion (tant que personne ne squatte "ses" feuilles) et Botia B n'est jamais très agressif. Il passe beaucoup plus de temps à nager en pleine eau, et essaye parfois d'aller voir les rasboras, sans jamais les poursuivre.


Mais depuis peu (ça a commencé il y a 3 semaines), il y a un léger changement ;
Botia C s'est mis en tête d'aller voir ce qui se passe ailleurs. Elle est devenue la principale rivale de Botia B, en s'introduisant presque tous les jours sur son territoire. A l'inverse, B ne rendait visite à C que rarement, et n'insistait jamais vraiment. J'ai pu assister à de très nombreuses parades d'intimidation (corps parallèles, motifs effacés, coups de flancs, poursuites, nage en cercle...). Jusque à présent, Botia C retournait sur son territoire, sans obtenir gain de cause, car elle était moins "costaude" que Botia B.

Mais aujourd'hui, les deux rivales ont échangé leurs places ! Botia C se retrouve à gauche, tandis que Botia B a investi l'ancien territoire de C, avec la racine. 
Botia B n'a pas changé de caractère depuis, mais sa robe est plus claire (sans doute des restes de la dernière parade). 
Botia C est devenue un peu moins "rentre dedans". Quelques parades d'intimidation ont lieu avec le petit mâle Botia D, mais parfois c'est le mâle qui la poursuit et non l'inverse. 



Les quelques moments de nage en groupe, avec les quatre individus réunis, sont assez fréquents, surtout dans la soirée (autour du deuxième nourrissage journalier, à 20h30). On voit alors que c'est Botia A qui mène la danse, les 3 autres suivent son mouvement. 

Veuillez m'excuser pour ce texte un peu fouillis, mais je tenais à partager ces observations, car les différences de caractères entre individus m'ont particulièrement bluffé chez ce poisson. On a typiquement le "gros pépère" (botia A), le foufou hyper sociable (botia B), l'ermite grincheux (botia C) et le petit nabot (botia D).

Botia A

Botia B

Botia C

Parade avec Botia B derrière et Botia C devant

Désolé pour la qualité des images, c'est qu'ils sont remuants les bougres...

tu les fais cohabiter avec qui ?

Tu comptes tenter une repro ?

Avec des heteromorpha (12), des kuhlis (9) et 8 japonicas , neritina natalensis (2) et deux passagers clandestins introduits avec une cryprocoryne ; des thiara winteri (2).

Aucun problème avec les habitants du fond. En fait c'est surtout pour les rasboras, qui sont plutôt calmes pour des poissons de banc, que j'ai pu avoir peur, pendant les nourrissages notamment ; les botias squattaient un peu leur espace de nage...

Je n'ai plus de chunas pour le moment, mais ça va peut être revenir... Du  coup fini les molluccensis, les compromis foireux ça va 2 minutes, mais avec les crevettes d'animalerie ça marche pas toujours.

Oula pour la repro ça risque d'être compliqué
C'est un peu comme les kuhlis il paraît ; très difficile à réaliser, mais les alevins sont vite autonomes. Dans l'idéal, il faudrait augmenter le groupe à 8, doubler mes changements d'eau, leur donner une nourriture hyper riche pendant 4 ou 5 jours et augmenter mon Ph à plus de 7 (vu l'eau de la région c'est pas compliqué). En tout cas c'est ce qu'on m'a dit, les comptes rendus sont très rares sur le net. Il y en a un sur seriously fish il me semble, dans la langue de Shakespeare...

si chacun se taille son territoire, il faut faire attention à ce qu'il reste de la place disponible avant d'envisager d'augmenter le groupe.

En tout cas, surpris que la cohabitation se passe sans problème, si j'avais du parier, je n'aurais pas miser sur le kuhlis qui restent encore plus plaqués que d'habitude

Au contraire, ils recherchent souvent leur nourriture ensembles.
En fait quand les botias sont sur le substrat, soit ils dorment (couchés sur le ventre ou le flanc), soit ils recherchent de la boustiffe. Et dans les deux cas, ils sont beaucoup moins speed que lorsqu'ils passent en pleine eau pour directement choper la nourriture que je leur donne.
À l'inverse, les kuhlis sont beaucoup plus actifs à l'heure des nourrissages, surtout celui du soir, je les vois tous sortir de leur planque pour aller sur les plages de sable chercher leur pitance. Ils partagent sans problème leurs vers, atémias... et pastilles de fond avec les botias. J'ai un poil forcé la dose du coup, parce que les botias ont plus d'appétit que les  kuhlis.

Pour cette histoire de territoire, je ne sais pas. D'un côté on dit que c'est un poisson très grégaire, d'un autre côté on précise que comme chez beaucoup de loches il a un léger sens du territoire (je trouve d'ailleurs que c'est un euphémisme...).

Retournement de situation, ou "la vengeance de botia B" ; 

Aux dernières nouvelles, Botia C (qui maintenant s'avère être un mâle à coup sûr) avait repoussé sa rivale Botia B dans la partie droite de l'aquarium, pour lui prendre la partie gauche.

Je pars pendant deux semaines, et à mon retour, je constate que Botia B a énormément grossi, et qu'elle reprend les hostilités. C'est désormais B qui va aller défier C sur son ancien territoire (partie gauche), avec des parades beaucoup plus longues mais aussi beaucoup plus calmes qu'auparavant ; les deux concurrents peuvent parfois rester côte à côte sur le substrat pendant 5 min sans rien faire (avec les motifs noirs effacés), avant de se bousculer flanc contre flanc. 

La hiérarchie est donc très longue à se mettre en place chez ces deux là. Aucun autre comportement de parade chez les deux autres (Botia A, dominant, et Botia D, dernier dans la hiérarchie). 

Conclusion ; la partie droite du bac semble désertée par les botias, peut être à cause de l'absence de "perchoir" (plantes à larges feuilles) de type fougère de Java, anubia barteri... et la moindre exposition au courant. 



Botia B devant, Botia C derrière